Volontariat : comment est-il rémunéré et quel est son impact ?

18 août 2025

Certains chiffres bousculent les idées reçues : un volontaire reçoit parfois une indemnité, mais celle-ci n’a rien d’un salaire et ne donne pas systématiquement accès à l’assurance chômage. Tout dépend du cadre choisi : service civique, volontariat international en entreprise (V.I.E), ou volontariat associatif. À chaque formule, ses règles du jeu : certaines offrent une couverture sociale partielle, d’autres posent des limites strictes sur la durée ou le cumul avec une autre activité.

D’un engagement à l’autre, tout change : obligations légales, avantages concrets, reconnaissance de l’expérience. L’impact sur la trajectoire professionnelle varie, tout comme la valeur accordée à l’investissement accompli. Le cadre juridique façonne le quotidien du volontaire, de la nature de sa mission à la façon dont elle sera perçue sur un CV.

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Volontariat : comprendre les grands principes et les formes d’engagement

Mettre toutes les formes de volontariat dans la même catégorie n’a aucun sens : d’un village associatif à Paris à une ONG reconnue à l’international, le mot recouvre des réalités bien différentes. Pourtant, c’est toujours cette volonté d’agir au nom de la solidarité qui guide leur point de départ, qu’on décide d’aider à quelques rues ou à des milliers de kilomètres.

Le service civique, par exemple, attire les jeunes de 16 à 25 ans (et jusqu’à 30 ans pour certains profils), leur proposant des missions de six à douze mois, accompagnées d’une indemnité mensuelle fixée par l’État. De son côté, le volontariat international en entreprise (V.I.E) vise davantage les jeunes adultes qui ambitionnent de se confronter à un contexte professionnel hors de France, souvent sur des sujets touchant l’humanitaire ou l’économie.

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Pour s’y retrouver, voici les dispositifs majeurs et leurs spécificités :

  • Le volontariat associatif : soutenir une structure locale ou nationale dans le cadre de projets solidaires sur le territoire.
  • Le volontariat international en entreprise et le volontariat international en administration (V.I.E et V.I.A) : expériences proposées au sein d’organismes publics ou privés à l’étranger, sous l’égide d’une structure nationale.

La tentation de participer à un projet de solidarité internationale séduit de plus en plus, surtout parmi ceux qui veulent donner du sens à leurs compétences ou rejoindre des initiatives ancrées dans la durée. Le phénomène du volontourisme attire aussi, mais laisse parfois perplexe sur ses retombées concrètes. De nombreux dispositifs s’ouvrent à de nouvelles générations : du corps européen de solidarité aux missions proposées par des agences onusiennes, le volontariat construit maintenant des échanges et des ponts entre mondes et cultures.

Point commun à toute cette mosaïque ? Un réseau, des acteurs spécialisés et, pour qui veut franchir le pas, l’appui incontournable d’organismes comme France Volontaires, à la fois repère et soutien, en France comme à l’étranger.

Droits, obligations et indemnités : ce que chaque volontaire doit savoir

Le contrat de volontariat fixe le cadre entre le volontaire et l’organisme d’accueil. Ce document pose d’emblée ce qui relève des droits : accès à une protection sociale calibrée, versement d’une indemnité mensuelle, couverture en cas d’accident ou de soucis de santé. Actuellement, le service civique prévoit une indemnité à hauteur de 620,21 euros (2024), versée en partie par l’État, en partie par la structure, sans être imposable.

Au quotidien, chaque volontaire bénéficie d’une assurance spécifique, assurée par l’organisme qui l’accueille : sécurité sociale, accidents, responsabilité civile. La durée du contrat varie, de quelques mois à deux ans selon la mission. Certaines aides, comme la bourse étudiante, l’AAH ou la prime d’activité, peuvent continuer à être versées, mais le versement de l’ARE (allocation chômage) est suspendu durant le volontariat.

Dès les premiers jours d’engagement, la protection sociale s’applique. En cas de souci médical, l’indemnité peut être maintenue sous conditions. Il revient à l’organisme d’informer le volontaire à propos des règles, des obligations inscrites dans la loi et des restrictions fixées par la réglementation en vigueur. Tout cela est rappelé au moment de signer : chacun sait exactement à quoi s’attendre, à chaque étape de son parcours.

V.I.E, service civique, volontariat associatif : quelles différences concrètes ?

Sous le terme volontariat se nichent différents dispositifs, taillés pour des attentes et des contextes précis. Le service civique s’adresse aux 16-25 ans (ou jusqu’à 30 ans en cas de handicap), et concerne des missions d’intérêt général, ici ou à l’étranger, pour une période de 6 à 12 mois. Sous ce statut, pas de lien de subordination, ni de contrat de travail classique : l’idée, c’est d’ouvrir la voie à un engagement citoyen qui reste souple et ouvert à tous.

Changement d’optique avec le volontariat international en entreprise (V.I.E) : destiné aux 18-28 ans, ce dispositif embarque les jeunes adultes pour des missions professionnelles à l’international au sein d’une structure française. L’indemnité est nettement supérieure et s’adapte au niveau de vie du pays de mission ; la durée, plus étendue : entre 6 et 24 mois. L’ambition ? Donner accès à des expériences de terrain exigeantes, à la fois protectrices et formatrices.

Autre formule, autre philosophie avec le volontariat associatif : il s’adresse à ceux qui souhaitent s’engager sur la durée dans une association agréée, ici ou ailleurs. Le volontaire signe un contrat spécifique, touche une indemnité ajustée et profite d’une couverture sociale complète, au service de causes sociales, solidaires ou environnementales.

En clair, chaque cadre sert un public, un but et impose ses propres règles : formation à la citoyenneté, immersion professionnelle, ou implication associative. Le législateur pose un cadre rigoureux pour protéger les volontaires et valoriser leur implication.

bénévolat rémunéré

Quel impact réel sur le volontaire et la société ?

Impossible de réduire l’impact du volontariat à une ligne sur un CV. Pour celles et ceux qui s’engagent, cette expérience s’invite dans toute évolution de parcours : nouvelles compétences, confiance retrouvée, ouverture culturelle, autant d’arguments qui font la différence quand il s’agit de rebondir. On retrouve parfois dans le service civique l’opportunité de se former aussi à la citoyenneté, d’assumer de vraies responsabilités, et d’apprendre à sortir de sa zone de confort.

L’engagement dans un projet de solidarité change la perspective : aptitudes à gérer un projet, à travailler en équipe, à saisir les codes d’autres univers culturels… Ces atouts pèsent à l’heure de convaincre un employeur, souvent séduit par l’initiative, l’écoute ou une compréhension concrète des enjeux sociaux et environnementaux.

Et l’écho va bien au-delà de l’individu. Les communautés qui accueillent ces volontaires en tirent, elles aussi, des bénéfices directs : lien social renforcé, impulsion à des projets collectifs durables, partage de savoir-faire. Que ce soit par le biais de la solidarité européenne ou du dialogue interculturel, nombre de missions participent à tisser des collaborations inédites et à créer des réseaux vivants entre territoires.

Voici quelques leviers marquants de cet impact :

  • Formation civique et citoyenne : socle d’un engagement solide
  • Valorisation sur le CV : levier distinctif sur le marché du travail
  • Développement des communautés : pièce maîtresse de la transformation sociale

Le volontariat, en fin de compte, secoue les trajectoires, relie des histoires individuelles à des mouvements collectifs, et laisse rarement indifférent. On ignore souvent où peut mener le prochain engagement, mais le mouvement, lui, ne s’arrête jamais.

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