Jeune professionnel serrant la main d'un superviseur dans un bureau moderne

Déclarer la gratification de stage : tout ce qu’il faut savoir

18 octobre 2025

Un étudiant en stage ne coûte pas systématiquement un centime à l’entreprise. Pourtant, dès que les deux mois sont atteints, même de manière fractionnée,, la loi impose une gratification minimale, indifférente aux habitudes du secteur ou au bon vouloir de l’employeur. Le montant, lui, évolue chaque année, fixé par le plafond horaire de la Sécurité sociale. En 2025, cette mécanique fait grincer quelques dents, surtout dans le cas des stages morcelés ou à temps partiel.

Dans cette réalité mouvante, la fiscalité ne s’aligne pas toujours sur la logique du salaire classique. Une convention de stage bien ficelée, le montant exact de la gratification, le seuil à ne pas franchir : autant de détails qui peuvent faire basculer la somme perçue du côté de l’exonération ou de l’imposition. Les employeurs, eux, n’ont d’autre choix que de s’ajuster au fil des textes, sous peine de pénalités.

Gratification de stage en 2025 : ce qui change et ce qui reste

En 2025, la gratification de stage conserve son rôle pivot dans le dialogue entre étudiants, entreprises et écoles. Le principe reste ferme : la gratification s’impose dès que la durée du stage dépasse deux mois, que les jours soient consécutifs ou non, sur une même année scolaire ou universitaire. Ce repère ne bouge pas, mais le contexte réglementaire se précise et s’affine.

La convention de stage structure toujours la relation. Elle clarifie la durée, les missions, le montant de la gratification, ainsi que les conditions d’accueil. Les stages liés à la formation professionnelle ou à une première expérience en entreprise profitent des mêmes droits, qu’ils relèvent de secteurs sociaux, culturels ou qu’ils marquent une entrée dans un nouvel environnement professionnel. Aucune discrimination sectorielle : le cadre légal s’applique partout.

Chaque année, la revalorisation du plafond horaire de la Sécurité sociale entraîne une mise à jour du minimum à verser. Les entreprises doivent s’adapter, ajuster leur gestion administrative et déclarer les sommes attribuées aux stagiaires selon le même formalisme que pour les salaires.

Les points de vigilance suivants résument les obligations à respecter par l’entreprise à chaque étape :

  • Respect scrupuleux de la durée de stage stipulée dans la convention
  • Versement du montant minimal, indexé sur le plafond horaire
  • Déclaration en DSN pour chaque stagiaire accueilli

Un contrôle attentif sur la conformité de la convention professionnelle étendue et la clarté du bulletin de paie fourni au stagiaire garantit la transparence et la sécurité pour tous les acteurs concernés.

À partir de quand et à quel montant la gratification devient-elle obligatoire ?

Dès que le stage franchit le seuil des deux mois, soit 44 jours de présence sur la base de sept heures quotidiennes,, l’entreprise doit verser une gratification. Avant cette limite, rien n’est imposé par la loi, même si certains employeurs choisissent d’offrir une compensation pour encourager l’engagement de leur stagiaire.

À partir du 45e jour, la règle du jeu s’applique : la gratification minimale correspond à un pourcentage du plafond horaire de la Sécurité sociale, fixé pour 2025 à 4,35 € par heure de présence réelle. Peu importe le secteur ou la nature de la formation : cette base concerne tous les stages éligibles, qu’ils relèvent d’un cursus universitaire, d’une formation professionnelle ou d’un parcours en entreprise.

Le versement de la gratification mensuelle se fait généralement en fin de mois, calculé sur le nombre d’heures réellement effectuées. L’employeur doit impérativement respecter le montant légal, toute somme inférieure expose à un redressement. Les modalités (montant, fréquence, ajustement en cas de prolongation) sont inscrites dans la convention de stage.

Voici les principaux repères à garder en tête pour ne pas déraper :

  • Obligation de gratification dès que la durée du stage dépasse 2 mois
  • Montant minimal fixé à 4,35 € par heure en 2025
  • Versement régulier, avec mention sur la convention de stage

Déclaration et fiscalité : comment sont imposés les revenus de stage ?

La gratification versée au stagiaire bénéficie d’un traitement particulier. Tant que le montant ne dépasse pas le seuil horaire légal (4,35 € en 2025), aucune charge sociale n’est due : seule la fraction supérieure subit les cotisations classiques (maladie, retraite, famille).

Sur le plan fiscal, les règles sont claires. Les gratifications de stage n’entrent pas dans le champ de l’impôt sur le revenu tant qu’elles restent en dessous du plafond annuel du Smic (21 203 € pour 2025). Au-delà, seul le surplus compte pour la déclaration annuelle. Cette exonération s’applique à toute gratification versée dans le cadre d’une convention de stage conforme et intégrée à un cursus de formation reconnu.

La déclaration se fait au moment de la déclaration de revenus classique. Le stagiaire doit indiquer le montant total perçu dans la case « traitements et salaires », en séparant si besoin la part exonérée de la part imposable. L’employeur, lui, mentionne la gratification sur le bulletin de paie et dans la DSN, selon les modalités spécifiques aux stagiaires. À l’approche du seuil, mieux vaut vérifier les montants pour éviter toute mauvaise surprise fiscale.

Pour récapituler les principales règles, retenez ces points :

  • Gratification inférieure au seuil : ni cotisations, ni impôt
  • Si la somme totale dépasse le plafond du Smic : déclaration obligatoire du surplus
  • Inscription systématique de la gratification sur le bulletin de paie et dans la DSN

Stagiaire souriante remplissant un formulaire financier à la maison

Simuler la gratification de stage : repères pratiques pour les employeurs

Anticiper le coût d’un stage passe par une simulation précise de la gratification. Pour 2025, la règle est limpide : 4,35 € par heure, soit 15 % du plafond horaire de la Sécurité sociale. Ce montant se calcule sur l’ensemble des heures prévues par la convention de stage, sans distinction de taille d’entreprise, de secteur ou de localisation. Tout employeur se trouve ainsi sur un pied d’égalité.

Le calcul concret se fait en multipliant le nombre d’heures de présence effective par le montant horaire minimal. Le chiffre obtenu sera celui à verser et à reporter sur le bulletin de paie, ainsi que dans la DSN. Pour les stages interrompus ou fractionnés, le total est ajusté au prorata temporis.

Quelques exemples permettent de mesurer l’impact selon le rythme choisi :

  • Stage à temps plein de six mois : la gratification minimale atteint environ 3 900 €.
  • Stage à mi-temps : la somme dépendra du volume d’heures réellement effectuées.

Utiliser des simulateurs en ligne, accessibles sur les sites institutionnels, facilite le calcul selon les spécificités de chaque stage. Il reste indispensable de vérifier la cohérence avec la convention de stage signée et de rester attentif à la réglementation en vigueur pour la période concernée.

En sourdine, une réalité s’impose : bien gérer la gratification de stage, c’est conjuguer équité, prévoyance administrative et respect du droit. Qui s’y dérobe risque fort de voir son expérience tourner court, ou de devoir rendre des comptes bien après le départ du stagiaire.

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